Je craque. Je pète un câble, et chaque matin, le même scénario se répète : j'ai la tête qui tourne, j'angoisse et je déprime grave... Normalement, ce remplacement doit se terminer dans quelques jours et j’attends ce moment comme le Messie. Je n’en peux plus, d’autant plus que la veille, Aziz, qui en fait baver tout au long de l’année à ses différents professeurs, et en particulier aux professeurs femmes, pousse le bouchon vraiment trop loin. Ce garçon ne supporte pas l’autorité féminine et le dit haut et fort. Il nous pousse à bout, perturbant des dizaines de fois le cours par ses réflexions machistes. Selon cet adolescent, « c’est aux femmes de s’occuper aux tâches ménagères », « il est normal que les femmes gagnent moins que les hommes » et « ce n’est pas une femme qui va me commander ». Je l’engage à garder ses réflexions pour lui et à se mettre au travail rapidement. Et là, furieux, il commence à discuter tout bas, mais j’arrive malgré tout à comprendre qu’il dit « …des chiennes… ! »
A ce moment-là, j’avais le choix soit de punir encore une fois, tout en sachant que cet élève ne faisait jamais ses punitions, soit de laisser courir en faisant celle qui n’a rien entendu.
Lâchement,
j’ai choisi la seconde solution car je n’avais plus ni le courage, ni l’envie
de me battre contre ce petit caïd. Nous étions en fin de journée, en fin de semaine
et j’en avais assez !
Et voila comment, une fois de plus, ce genre de scène m'a poussée à rêver de n'avoir jamais repris de telles études. Finalement, j'en veux à ce genre de mioches d'avoir brisé mon rêve et cela n'augure rien de bon pour l'avenir...Mais pourquoi ne suis-je pas allée garder des chèvres dans le Larzac ????
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