mercredi 29 octobre 2014

Tout va très bien Madame la Marquise !





 Tout va très bien, Madame la Marquise, tout va très bien, tout va très bien ! Le texte de Paul Misraki, interprété par Ray Ventura et ses Collégiens en 1935 devrait tourner en boucle, au cours des conseils de classe. J’en ai fait quelques-uns et j’en suis même arrivée à me demander si j’avais encore toutes mes facultés mentales.
Alors que la grande majorité des professeurs se plaignent de certaines de leurs classes, lors de ces conseils, je me suis souvent demandé si nous parlions des mêmes élèves. Devant la direction, tout va très bien. Les pires élèves (en matière de discipline, j’entends) deviennent des « gamins » qu’il faut encourager car au fond, ils ne sont pas si terribles que cela ! Et patati et patata… 
Attention ! Je ne dis pas que tous sont comme cela. Il est vrai que j’ai vu de jeunes (et d’anciens aussi) professeurs dire que tout allait bien, qu’il n’y avait pas de problème dans leurs classes, alors qu’ils étaient les premiers à s’énerver contre les trublions.  Mais il juste de dire aussi que j’en ai entendu d’autres se plaindre amèrement, tout comme moi. Et tout comme moi, ils n’ont pas compris ce double discours. Peur d’être mal notés ? Peur d’être accusés de ne pas savoir gérer leurs classes ? Mystère…
Personnellement, lorsqu’au premier conseil de classe, j’ai osé donner mon avis sur un élève particulièrement pénible, le chef d’établissement m’a regardée si froidement que je n’ai plus rien dit, de peur d’être foudroyée sur place !
Il est interdit de dire qu’il y a des soucis ! Tout va très bien, Madame la Marquise, tout va très bien, tout va très bien ! Oui, mais aussi, il faut que je vous dise… 
Il faut que je vous dise que si les professeurs pouvaient être plus soutenus, dans certains établissements, cela ne serait pas plus mal ! Cela abolirait sûrement le règne de l’enfant-roi et des parents démissionnaires.  Mais moi, petite vacataire, ce que j’en dis !



mardi 28 octobre 2014

Envie de donner votre avis ???




Chers amis et amies

N'hésitez pas à ajouter vos commentaires, cela me fera plaisir. En effet, je vois que vous êtes nombreux à visiter mon blog et cela me touche beaucoup.

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Au plaisir de vous lire....

Florine

lundi 27 octobre 2014

Une pompe qui ne manque pas d'air







 Floriiiine ! Floriiiiine! Dès potron-minet, voici ma meilleure amie qui  débarque, très en rogne. Et c’est peu de le dire, puisque la copine en question ressemble plus à un taureau en colère qu’à la douce jeune femme habituelle. Je prends alors place dans mon confessionnal virtuel et engage celle-ci à lui confier ce qu’elle a sur le cœur. Rien de bien nouveau puisque votre blogueuse préférée (et bien d’autres) ont déjà été confrontés au problème !!!


En effet, la copine, ce qu’elle ne fait jamais d’habitude, prend de l’essence très tôt le matin  à la pompe automatique, payable avec la carte bancaire, d’un centre commercial de notre belle région de Nonain-les-Deux-Gonettes . Vingt euros d’essence plus tard, la voila repartie, toute contente d’avoir pu désaltérer sa carriole. Las ! Une heure plus tard, la fille fait ses courses au supermarché et entreprend de régler avec sa carte bancaire. Et là, comble de la honte, la caissière lui dit haut et fort : « Votre carte est refusée ! Vous êtes sûre d’avoir de l’argent dessus ? ». La copine cramoisie assure que oui, elle a vérifié son compte avant de partir, aucun problème là-dessus. Même si on se doute que, comme tout le monde, les temps sont durs et que le compte n’est pas plein aux as…

Et la réponse est tombée le lendemain, quand la jeune femme a consulté son compte bancaire : au lieu des 20 euros qui auraient dus être débités à la pompe, on lui a retiré 120 euros !!! Explication de la banque : « en cas de paiement sur un automate de station service, une autorisation pour un montant maximum (entre 70€ et 120€ en général) est demandée par l'automate avant que vous ne vous serviez. Ce montant ne correspond pas au montant qui sera effectivement débité au final lors de la confirmation de l'opération par le commerçant. Après que vous vous soyez servi, le commerçant ne réajuste pas immédiatement le montant d'autorisation initial accordé : la provision enregistrée sur votre compte par la banque reste donc à ce montant maximum, jusqu'à ce que le commerçant envoie le montant réel à la banque en fin de journée. Si vous consultez votre compte dans cet intervalle de temps, vous voyez alors apparaître dans les "opérations à venir" la provision qui ne correspond pas forcément à l'achat effectué ».


Eh ben, dis donc !!! Qu’est-ce- qu’il croit l’automate ? Que tout le monde peut se permettre de se faire bloquer 120 euros pendant quelques jours ? Les exploitants qui pratiquent ce système méritent qu’on boycotte ce genre de pratique. Alors, entendu, on ne prend de l’essence que lorsqu’on a la possibilité de payer à une personne, en chair et en os !  Chiche ? Et puis, entre nous soit dit, n’est-ce-pas plus convivial que de parler à un robot ?

Chers lecteurs, pendant que la copine attend impatiemment que sa banque recrédite le compte de la somme « prise en otage », j'attends  votre avis éclairé sur la question…


L'éducation Nationale, ce grand corps malade !!!




 Bonjour à tous et à toutes


Aujourd'hui - une fois n'est pas coutume- je vais laisser la parole à un jeune professeur qui pousse un "coup de gueule" ma foi très légitime. Voici donc ce qu'il m'a fait parvenir...

"Depuis cette année, lors des voyages ou sorties scolaires, c'est au collège de payer la part des accompagnateurs. Auparavant, c'était le Foyer Socio-éducatif qui s'en chargeait. Mais les fédérations de parents d'élèves sont montées au créneau, estimant que c'était totalement injuste. Il faut dire que leur action est tout à fait légitime, car les revenus du Foyer Socio-Educatif proviennent principalement des adhésions des familles ou de leur participation à diverses actions telles que vente de chocolats, de bulbes etc. 
Il y avait donc là réellement une injustice. Mais le problème, c'est que les collèges (notamment les petits collèges)qui ont déjà du mal à subsister, n'ont pas les moyens de prendre en charge la part "accompagnateurs" lors des voyages scolaires. 
Il faut en effet savoir qu'ils ne touchent aucune subvention supplémentaire : au contraire, économie oblige, le budget est de plus en plus serré.
Enseignante sur deux collèges, je vous livre (c'est important) la manière dont ces deux établissements vont solutionner le problème.

Dans l'établissement n°1:
Mis à part les échanges franco-allemands pour lesquels la part accompagnateur est moindre parce qu'il n'y a pas de frais d'hébergement, aucun autre voyage ne se fera. Or, dans les petits collèges ruraux, pour lesquels l'ouverture culturelle est un des piliers du projet d'établissement (les élèves n'ayant que rarement l'occasion de voyager) une telle mesure est dramatique et ce sont les enfants qui seront pénalisés.

Dans l'établissement n°2 :
Une année sur deux, un voyage en Angleterre, dont bénéficie une cinquantaine de collégiens et 4 ou 5 adultes est prévu. La part "accompagnateurs" dépasse donc les 1 000 euros. Pour la financer, le collège est obligé de prendre une grande partie des crédits pédagogiques (ceux qui servent habituellement à acheter les fournitures comme le matériel scientifique, les livres etc). Et comme cela ne suffira sans doute pas, il sera nécessaire de prélever également sur les fonds de réserve.
Il va de soi que cette mesure n'est qu'une mesure "pansement" ! Autrement dit, temporaire, qui ne résout en rien le problème à long terme. Car il faudra bien à un moment ou à un autre, renouveler le matériel pédagogique. Sans quoi, là encore, ce sera l'élève qui sera pénalisé. Tandis que les fonds de réserve eux, ne sont malheureusement pas inépuisables.
Et là, je ne parle que des "gros" voyages. A cela s'ajoute naturellement toutes les sorties scolaires à la journée. Celles là même où il faudra aussi ruser pour les budgéter. 
Bref ! Malgré une bonne intention au départ des fédérations de parents d'élèves, il est IMPORTANT de se rendre compte que dans les faits CE SONT ENCORE LES ÉLÈVES qui pâtiront de cette mesure. 
Mais mon but est aussi de vous démontrer l'hypocrisie de l'administration ou en tout cas  son manque de logique. 
Car oui ! Figurez-vous que l’Éducation Nationale, dans ses nouveaux programmes, prend très à coeur le fait que les élèves acquièrent cohérence et démarche scientifique. Mais n'est-elle pas totalement illogique dans ses décisions ? 

Et je suis sûre que la pratique que je vais vous conter ci-après, qui n'est pas rare, précisons-le fera hurler les parents d'élèves. Encore faudrait-il qu'ils en aient connaissance car chut !!! Ces choses là se font en toute discrétion...
Comme l'auteur de ce blog vous l'a déjà expliqué, les contractuels de l’Éducation Nationale ne sont pas payés dès le premier mois de travail, mais 3 mois plus tard. Dans mon établissement scolaire, c'était aussi le cas de l'une de nos AVS (auxiliaire de vie scolaire), chargée d'aider les élèves en situation de handicap. Or, et vous serez d'accord avec moi, les factures, le loyer etc... n'attendent pas 3 mois pour tomber !  Cette personne a donc contacté le rectorat pour trouver une solution. Et ce dernier s'est montré très efficace puisqu'il a immédiatement trouvé un moyen pour débloquer la situation. Tenez-vous bien : il suffisait que le Foyer Socio-éducatif fasse une avance sur salaire à la collègue. Autrement dit, on lui accorde un prêt sur son propre salaire !!! 




Là, plus aucun souci d'injustice !!! Je résume : il est injuste de demander au Foyer Socio- Educatif (association de loi 1901 dont les principaux revenus sont l'argent des familles) de payer  la part accompagnateur des sorties pédagogiques, mais totalement possible de demander au même foyer de payer les salaires de l'Education Nationale !!! 

Hé ben voyons ! Une logique un peu capillotractée, vous en conviendrez, chers amis... En tous cas, vos avis seront les bienvenus sur mon blog.
Florine

jeudi 16 octobre 2014

Des couilles en or !






Je suis de retour au pays après une petite virée à l'air pur, et je n’ai pas sitôt posé mes baluchons qu’une copine débarque dans tous ses états. « Dis voir, tu veux que je te raconte la dernière ? » me dit-elle d’un air féroce. Ben oui, je veux, mon n’veu !  Florine est curieuse et friande tous les petits potins, on le sait. Surtout que la copine est vraiment fumasse. Tellement qu’il lui sort de la fumée des naseaux ! Heu, pardon, du nez ! Bon, après coup, je m’aperçois que c’est tout simplement la « vapeur » de sa cigarette électronique qui lui sort des trous de nez. Bref… 

Mais revenons-en à nos moutons. Donc, ma copine d’école, en panne de cartouche d’encre sur son ordinateur, ne peut imprimer un document important destiné à Pôle Emploi. Il s’agit pour elle d’envoyer celui-ci très rapidement si elle veut avoir ses indemnités. La voila partie avec sa clé USB en quête d’une boutique qui pourrait effectuer le travail.
 
La boutique en question trouvée, la copine demande à la personne qui l’accueille s’il est possible de tirer deux copies du document. Ce qui fut fait en moins de trente secondes. Au moment de régler les deux copies, la commerçante annonce le prix : 3,30 euros ! La copine manque de s’étrangler, en réglant toutefois la somme demandée.
Mais prise d’une rage froide, elle revient à la charge et demande quand même une explication. « Vous ne vous êtes pas trompée ? Il n’y a que deux copies ! ». Ce à quoi elle répondit texto et sans rire : « Ben non ! Regardez, c’est écrit là ! Il y a 3 euros de « prise en charge » pour toute copie. J’ai mis cela car j’en ai marre de faire des allers-retours avec des clés USB toute la journée !
Et le mot de la fin revient à votre humble serviteur : « Ben à ce tarif là, la dame se fait des couilles en or, si je peux m’exprimer ainsi ! ». Finalement, on va peut-être tous se mettre à la photocopie…




Profs, une espèce en voie d'extinction



"On ne trouve plus d'enseignants car le métier est difficile". Cette petite phrase, prononcée début 2013 par Vincent Peillon, alors Ministre de l’Éducation Nationale  me fait mourir de rire !



Comment ça, le métier est difficile ? Pourtant, la campagne de dénigrement (et le mot est faible !) des enseignants a fonctionné au-delà des espérances de ceux qui l’ont menée tambour battant, depuis belle lurette. Ces fainéants de profs, gauchos et nuls, profitant d’interminables vacances et ne travaillant que 18 h par semaine, auraient finalement un métier difficile ? Sans blague !


Le recrutement des enseignants devient de plus en plus difficile ? Alors là, je ne comprends pas ! Pourtant, avec leur salaire mirobolant (pour le temps de travail effectué), ils devraient se battre pour intégrer l’Éducation Nationale ! Ah là là ! Aucune reconnaissance à attendre de ces gens-là…


C’est vrai quoi ! Alors comme ça, plus personne ne veut se faire insulter et cracher dessus par les élèves, plus personne ne veut non plus se faire « enguirlander », quelquefois menacer  par les parents, et être ignoré par la hiérarchie ?


 Plus personne ne veut avoir son petit « burn out », sa petite « dépression nerveuse » ou ses envies suicidaires ?


 Plus personne non plus pour se retrouver avec des menaces de mort (un élève avait clairement fait le geste d’égorger une enseignante qui le réprimandait), ou mieux encore pour recevoir quelques coups de couteau par un agité du bocal ? Ben, ça alors, c’est nouveau !


Pourtant, le corps enseignant, c’est bien connu, adore être accablé de nouveaux programmes, de nouvelles directives et de tonnes de paperasseries. De même qu’il « kiffe » grave le fait d’empiler les réunions, les conseils de classe, les rencontres parents-profs, les corrections, les préparations de cours et tutti quanti…


Il n’y a plus d’aspirants à ce « noble »métier ? C’est étonnant ça… Après avoir fait de longues études, bien galéré et obtenu enfin le précieux sésame, les professeurs ne rêveraient plus d’enseigner ? Quels ingrats !


En fait, ce n’est pas tant  d’enseigner qu’ils ont marre. Mais de faire le gendarme, l’infirmier, l’assistant social, le confident, le médiateur, gestionnaire de conflits, ça oui ! Ils en ont ras le bol. Les enseignants sont au bout du rouleau et ils commencent à le dire haut et fort. Même mieux payés, pas sûr que les jeunes  choisissent la voie de l'enseignement. A moins de changer radicalement leurs conditions de travail ! Seront-ils entendus ?