jeudi 25 septembre 2014

Ou y'a de la gêne, y'a pas de plaisir !

C'est la fin de la journée, la fin de la semaine, la fin du mois... Bref, la fin de tout et j'en ai ras-le-bol. Les collégiens ont été infects et je sens ma tension monter en flèche. Un élève de 6e avait mâchouillé sa cartouche d'encre a un tel point qu'elle lui a explosé au visage, éclaboussant au passage ses vêtements et aussi ceux de son voisin. S'en était suivi un tel brouhaha que le professeur de la classe voisine était venu aux nouvelles. Le temps que tout rentre dans l'ordre, après nettoyage de la table et du sol, il s'était écoulé une vingtaine de minutes et les autres en avaient profité pour chahuter dans leur coin. 

Excédée, et n'ayant plus le temps d'assurer le cours que j'avais préparé une bonne partie de la nuit, je leur demande de sortir une feuille de papier et annonce...une dictée. Les "Oh nooon !" "Ça me saoûle !" "C'est nul" fusent et je me retiens d'en prendre un pour taper sur l'autre. 
Je réitère ma demande : "sortez une feuille de papier". Quelques élèves obtempèrent de mauvaise grâce pendant que les autres saisissent le prétexte habituel : "J'ai pas de feuilles !". Une fois encore, je sollicite ceux qui en ont pour qu'ils dépannent leurs camarades. 

Camarades qui (et je le comprends) en ont marre de fournir les feuilles, sans jamais de retour. Dix minutes plus tard, tout le monde est paré. Je peux enfin commencer à dicter, en passant au milieu des tables. Et soudain, je me frotte les yeux. J'hallucine ou ces deux gamines ne font pas partie de la classe ? Je ne les connais pas ! Très inquiète quant à ma santé mentale, je leur demande si elles sont nouvelles et pourquoi personne ne m'a prévenue de leur arrivée ! 

Et là, contre toute attente, la petite futée de la classe me donne l'explication : "c'est mes copines, Madame ! Elles devaient être en étude, mais je leur ai dit que vous nous faisiez faire des choses intéressantes et elles ont voulu assister à votre cours !". La fin des haricots, cette fois ! me dis-je.

Je rêve...Je vais me réveiller... Mais non, c'est bien vrai ! Et personne n'a signalé la chose, personne ne s'est aperçu que ces deux gamines manquaient à l'appel en étude. Je les renvoie dare-dare à la vie scolaire avec un mot pour la CPE. Dans les jours qui ont suivi, pas d'échos de l'incident. Punies, pas punies, on n'a pas su...Ben voyons ! Ne dit-on pas qu'où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir ?

La seule chose positive : non, je n'étais pas folle, j'avais bien deux élèves inconnues au bataillon. Ouf ! Un instant, j'ai douté tout de même.

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