lundi 22 septembre 2014

Hémoglobine story


Bonjour à tous
Je m'en vais vous conter aujourd'hui une petite anecdote qui me revient en mémoire à chaque fois que je repense à ce parcours au sein de l'EN.  Je pense que peu d'enseignants ne se sont pas trouvés en face d'élèves qui demandent à aller soit aux toilettes, soit à l'infirmerie, trois minutes après la récréation. Ce jour-là, ils sont fortiches en la matière puisque je suis interrompue quatre fois en cinq minutes par des collégiens qui "ne peuvent plus tenir" et qui doivent "y aller". Une fille a "très mal à la tête"  (alors que je venais de lui demander d'arrêter de ricaner avec sa voisine de table). Quant à ce grand dadais de Marc,  je viens de lui refuser la permission d’aller se "reposer" à l'infirmerie. Cet élève insolent et frondeur marmonne je ne sais quoi dans sa barbe, avant de commencer à taper à intervalles réguliers sur les montants en fer de son bureau.  
Prenant le parti de l’ignorer malgré le regard insistant qu’il me lance, je poursuis mon explication de texte, tant bien que mal. Mais vexé,  il change aussitôt de tactique ! Tournant le dos aux élèves, je suis en train d’écrire au tableau (puisqu’il faut tout leur écrire sinon, ils ne prennent rien en note d’eux-mêmes, m’avait dit la prof que je remplaçais) lorsqu’une clameur monte du fond de la classe. Des filles à la mine horrifiée regardent alternativement Marc, puis quelque chose au sol que je ne vois pas de mon bureau. Je m’approche et réprime un haut-le-cœur en découvrant du sang un peu partout par terre et un Marc hilare qui me dit : « Ben voilà ! Je peux aller à l’infirmerie maintenant ? ». Et ce sont les filles qui m’expliquent qu’il a arraché les verrues qui se trouvaient sur son pied, en se faisant un malin plaisir à faire jaillir le sang. Le mien ne fait qu’un tour et je me retiens de gifler cet abruti ! Je me répète en boucle : « Garde ton calme, il te provoque, ne marche pas dans la combine ! ». 
Ce jour-là encore, pas beaucoup de chapeaux vendus ! L'incident a monopolisé la classe, bien plus que  "La parure" de Maupassant ! Grrrr!!!

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