lundi 22 septembre 2014

Le baptême du feu

A huit heures pétantes, c’est avec un peu d’appréhension que je vais chercher ma première classe de 4e dans la cour où tous les élèves doivent se rassembler, sur l’emplacement qui leur est réservé. Je sens les regards curieux à mon approche, mais reste stoïque. Les chuchotements sont à peine discrets. Je salue  ces ados excités, sourire aux lèvres. « Elle a l’air gentille » « Ça va être cool »…
Les réflexions fusent et déjà deux adolescentes commencent à me questionner sur le travail que je compte leur faire faire en cette première heure.
Dans un vacarme insupportable, les trente-deux collégiens descendent leurs chaises qui sont encore sur les tables en ce lundi matin et je me retiens de leur faire remarquer que ce simple geste peut être fait en silence. « Plus tard » me dis-je. Certains sont debout, d’autres sont déjà avachis sur leurs chaises, tandis que plusieurs d’entre eux se servent de leurs cartables comme d’un oreiller et finissent leur nuit !
J’essaie de rester calme et attend le retour du silence, les bras croisés. Tout en leur demandant de rester debout. J’obtiens enfin une accalmie toute relative et leur donne l’autorisation de s’asseoir. Je me présente à eux le plus succinctement possible et coupe court aux questions un peu trop personnelles qu’ils se croient obligés de me poser.
Je fais ensuite l’appel, ou du moins j’essaie. Cette formalité, qui devrait être expédiée rapidement, se révèle fastidieuse. Comme je ne connais pas encore les élèves, j’annonce leur nom et leur demande de lever la main en répondant « présent ». Un petit futé répond à la place de ses camarades et m’induit en erreur en disant qu’untel est absent.
            Et voilà comment j’ai mis un quart d’heure pour exécuter cette tâche pourtant des plus élémentaires. Je commence à bouillonner, d’autant plus que quelques filles et garçons tiennent vraiment à se faire remarquer et à faire les marioles devant les copains.
Bon, résumons : cinq minutes d’attente pour que le silence revienne, plus quinze minutes d’appel, il ne reste plus qu’environ trente minutes pour le cours. Bien ! Je ne vais même pas pouvoir faire ce que j’avais prévu. Ça commence fort…

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