Mardi matin, 9 heures. L'heure "Iceberg". C'est en effet vers cette heure-là que le gros de la classe "émerge" et dérive doucement, en passant du monde virtuel (Facebook, console de jeux) à la dure réalité. Pendant
que les élèves "réfléchissaient" à l’écrit avec un exercice sur les antonymes,
synonymes et paronymes, je passe au milieu des tables et m’aperçois qu’une
élève a son livre d’anglais sur les genoux. Elle sursaute violemment lorsque je
lui demande ce qu’elle fait et me
réponds qu’elle fait ses exercices d’anglais pour l’heure suivante. Sans un
mot, je saisis son cahier que je place sur mon bureau. Elle commence à
rouspéter, tout en haranguant les copines :
— Nan,
mais j’hallucine, mais elle se prend pour qui ? Très
calme, de mon bureau, je lui demande de
m’apporter son carnet de correspondance.
Ce qu’elle refuse de faire, tandis que sa voisine de table lui dit :
— Elle
a qu’à venir le chercher !
Ce
que j’ai fait. Mais lorsque je me suis approchée, la collégienne m’a carrément
jeté le carnet à la figure ! Cela commençait à faire beaucoup et c’est
sans aucun état d’âme que j’ai chargé le délégué de classe d’emmener
l’insolente à la vie scolaire, avec quatre exercices de français à faire en
prime.
Finalement, cela a calmé les autres et
tandis que je m’apprêtais à poursuivre mon cours, on frappe à la porte.
Décidément ! Il est dit que je n’arriverai pas à terminer. Et là,
surprise ! Je vois le délégué et l’élève que j’avais sortie du cours
revenir, sourire aux lèvres. Explication du délégué: « je la
ramène car on nous a dit à la vie scolaire qu’elle ne pouvait pas être exclue
du cours, car elle n’avait pas mis la vie des autres en danger ! ».
Inutile de dire que, dans ces cas-là, l’autorité du professeur en prend un coup. Les
élèves se marrent et l’abruti de service en conclut que les élèves peuvent
faire ce qu’ils veulent, car de toute façon, on n’est pas puni ! Ce qui
était vrai !
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