jeudi 25 septembre 2014

Elle se prend pour qui ?


Mardi matin, 9 heures.  L'heure "Iceberg". C'est en effet vers cette heure-là que le gros de la classe "émerge" et dérive doucement, en passant du monde virtuel (Facebook, console de jeux) à la dure réalité. Pendant que les élèves "réfléchissaient" à l’écrit avec un exercice sur les antonymes, synonymes et paronymes, je passe au milieu des tables et m’aperçois qu’une élève a son livre d’anglais sur les genoux. Elle sursaute violemment lorsque je lui demande ce qu’elle fait  et me réponds qu’elle fait ses exercices d’anglais pour l’heure suivante. Sans un mot, je saisis son cahier que je place sur mon bureau. Elle commence à rouspéter, tout en haranguant les copines :
    Nan, mais j’hallucine, mais elle se prend pour qui ? Très calme, de mon bureau,  je lui demande de m’apporter  son carnet de correspondance. Ce qu’elle refuse de faire, tandis que sa voisine de table lui dit :
    Elle a qu’à venir le chercher !
Ce que j’ai fait. Mais lorsque je me suis approchée, la collégienne m’a carrément jeté le carnet à la figure ! Cela commençait à faire beaucoup et c’est sans aucun état d’âme que j’ai chargé le délégué de classe d’emmener l’insolente à la vie scolaire, avec quatre exercices de français à faire en prime.
Finalement, cela a calmé les autres et tandis que je m’apprêtais à poursuivre mon cours, on frappe à la porte. Décidément ! Il est dit que je n’arriverai pas à terminer. Et là, surprise ! Je vois le délégué et l’élève que j’avais sortie du cours revenir, sourire aux lèvres. Explication du délégué: «  je la ramène car on nous a dit à la vie scolaire qu’elle ne pouvait pas être exclue du cours, car elle n’avait pas mis la vie des autres en danger ! ». 
Inutile de dire que, dans ces cas-là,  l’autorité du professeur en prend un coup. Les élèves se marrent et l’abruti de service en conclut que les élèves peuvent faire ce qu’ils veulent, car de toute façon, on n’est pas puni ! Ce qui était vrai !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Et vous qu'en pensez-vous, chers lecteurs ?